Hello éco-friend !
Avant de commencer je voudrais partager avec toi une citation qui a été l’élément déclencheur de cet article :
« C’est bien que le lambda de base essaie de réduire notre consommation de déchets MAIS IL FAUDRAIT SURTOUT QUE LES INDUSTRIES JOUENT LE JEU, ELLES AUSSI. QU’IL Y AIT BEAUCOUP MOINS D’EMBALLAGES DANS N’IMPORTE QUEL PRODUIT »

Remettons les pendules à l’heure
Je viens de lire ce commentaire sous un article qui propose 15 façons de réduire notre consommation de plastique. Je ne suis pas tout à fait en désaccord avec cette remarque mais je ne suis pas tout à fait d’accord non plus. 🧐 Ce débat intérieur m’a beaucoup inspiré alors j’ai eu envie de te faire un petit article sur le sujet.
Ce commentaire qui partait sans aucun doute d’une bonne intention et qui donne un peu le goût de la révolution m’a en fait amené vers un triste constat : le consommateur se croit esclave des gros industriels, alors que ce sont les industriels qui sont tributaires des consommateurs. Et c’est bien là notre force. 👊

Petit exercice d’imagination
Aujourd’hui je veux que tu imagines un monde totalement différent. Un monde où 100% des français ou même des êtres humains (voyons grand !), peu importe leur classe sociale, décident de n’acheter que du local, sans aucun emballage, rien, nada ! Chacun possède ses sacs de courses en tissus, ses bocaux en verre et ses boites en inox et ne les oublie jamais pour aller faire les courses. Oui, je te parle d’un monde idyllique. Imagine donc que tout le monde achète en vrac.
Que seraient contraints de faire les réseaux de grande distribution ? Ce qu’ils savent faire le mieux : s’adapter ! On en reparlera dans un prochain article (parce que les recherches sont fastidieuses de ce côté-là) mais le commerce c’est une science. Il y a des gens dont c’est le métier d’étudier le consommateur et de décortiquer son mode de vie et ses aspirations. C’est l’étude de la tendance. C’est comme ça que sont choisies les collections à venir dans la mode mais c’est aussi comme ça que sont choisis 100% des produits que tu retrouves dans les rayons de ton supermarché. Des biscuits minceurs à la lessive 10 en 1.
Tu as saisis l’idée : dans ce monde idyllique, les acteurs de la grande distribution n’auront d’autre choix que d’adapter leur façon de distribuer et de nous proposer uniquement des alternatives zéro déchet. Parce que c’est ce qui se vend. 💵






Cas pratique
Maintenant j’aimerais partager avec toi une toute petite bribe de mon parcours – non sans embûches et loin d’être terminé – de ma transition vers une vie zéro déchet :
Comme une grande partie de ceux qui décident de réduire leurs déchets, une de mes premières actions a été d’acheter un maximum de nos produits alimentaires en vrac. On lit souvent sur le net des articles édulcorés sur le sujet qui nous donnent l’impression que faire ses courses en vrac c’est facile. SPOILER ALERT : C’est faux !
Alors oui, l’idée est simple : remplacer les emballages jetables du commerce par nos propres emballages lavables et réutilisables. Mais ce n’est pas « facile ». Si tu es sur le point de te lancer dans tes premières courses en vrac – d’abord je te dis un grand bravo pour ta démarche, et je lance plein d’amour sur toi – il est important que tu saches qu’il y a un temps d’adaptation et d’ajustement – qui est loin, très très loin d’être insurmontable, je te rassure -, comme à chaque fois que tu chercheras à adopter une nouvelle habitude de vie. Il va falloir que tu ailles à l’encontre de tes vieilles habitudes justement, et de tes vieux réflexes qui sont parfois bien ancrés, avouons-le.
Mais il est également très important que tu saches aussi qu’une fois cette petite phase d’adaptation passée et tes marques trouvées, tu oublieras très vite ton ancien mode de consommation et tout sera de nouveau très simple et naturel, avec en bonus la satisfaction d’être fière de toi à chaque fois que tu déballeras tes courses à la maison. 😎


Alors voilà comment je me suis rendu compte que j’allais devoir persévérer pour consommer de la façon dont je l’avais décidé et non comme les enseignes de la grande distribution l’avaient décidé :
Je suis dans mon hypermarché habituel (Carrefour à l’époque. Mais ça m’est aussi arrivé chez Inter), nous sommes un samedi, je déambule tant bien que mal parmi les dizaines de chariots et les centaines de clients qui ont l’air d’être là pour se promener ! 🤬 Je lutte pour ne pas me laisser aspirer par les emballages super attrayants de plats préparés, pour ne pas craquer devant une promo 2+1 gratuit de jambon de grande marque, et je me dirige d’un pas décidé vers la charcuterie à la coupe. 😌 Toute fière de ma démarche, je demande avec un grand sourire – mais tellement gênée ! : « Bonjour, je voudrais du jambon… (Jusqu’ici j’ai le droit à un très large sourire en retour) mais est-ce que je peux être servi dans mes propres boites s’il vous plait ? ». Oh, ça y est, le sourire c’est effacé et j’ai le droit à un froncement de sourcils, suivi par un très sec : « Ah non, c’est pas possible. ». Forte de mes convictions je décide de repartir sans mon jambon en lançant un : « Ah d’accord, bon… c’est dommage. Merci, au revoir. ». Mais qu’est-ce que je me suis sentie con ! Quelques jours plus tard, j’ai réitéré l’expérience en prenant bien soin de vérifier que la personne qui servait n’était pas la même. Mon affaire n’a pas été plus concluante ce jour-là…
Depuis quelque temps j’essaie de transformer chaque mauvaise expérience en enseignement. Je dis bien j’essaie ! Mais je suis sur la bonne voie, ce mécanisme devient de plus en plus naturel. 🙂
( Parenthèse Kondo
Je t’explique : Lorsqu’une situation provoque en toi un sentiment négatif comme de la frustration, de l’agacement, de l’impatience, etc., pose-toi et pense encore et encore à cette situation et la façon dont tu pourrais rendre cette expérience plus agréable, moins contrariante. Ça peut être en trouvant la place idéale et optimisée d’un objet comme la panière à linge, qui t’évitera d’avoir froid aux pieds sur le carrelage de la salle de bain ou du linge sale qui traîne par terre dans la chambre par exemple. Ça peut paraître bête mais de passer la nôtre de la salle de bain, à notre chambre nous a changé la vie. 😮 Ça peut aussi être en mettant un rappel toutes les semaines pour penser à arroser tes plantes et ainsi leur éviter une mort tragique ponctuée de « Mais, je passe devant tous les jours, je ne comprends pas comment je peux oublier de les arroser ! 😟» et de « Mais en plus l’autre jour je me suis dit qu’il fallait que je l’arrose ! Pourquoi je ne l’ai pas fait ?! 😉 ». Ça sent le vécu hein ?
Bref, c’est une manière de se rendre la vie plus facile et de s’éviter des situations qui génèrent une ou des émotions qui te sont inconfortables. Je dois ce petit ajustement de vie à Marie Kondo et à son livre Ranger : l’étincelle du bonheur (Pense à le chercher sur Le bon coin, sur Vinted ou même en ressourcerie si tu en as la possibilité avant de te jeter sur les sites de la Fnac ou d’Amazon).
« Le processus de rangement que vous vous apprêtez à mettre en oeuvre ne consiste pas à simplement désencombrer votre intérieur, ni à lui donner en un tournemain l’apparence d’être absolument en ordre avant l’arrivée imminente de visiteurs, non. Le but est plutôt de ranger de telle sorte que la joie se manifestera dans votre vie, tout en la changeant à tout jamais. » Marie Kondo

)
Revenons-en à nos cochons
J’ai alors pensé et repensé à ces charmantes personnes et j’en suis arrivée à la remarque suivante : ce ne sont finalement que des employés de grandes surfaces avec des directives précises et un salaire fixe. Ils ont des chartes d’hygiène souvent assez drastiques à respecter et la moindre erreur peut vite se transformer en plainte du client auprès du magasin, voir en procès contre l’enseigne et pourrait leur coûter leur emploi. Et de l’autre côté, vendre plus de jambon n’augmente pas leur salaire. Ils n’avaient donc pas d’intérêt suffisant à prendre ce risque pour moi.
J’ai donc décidé de changer de tactique : Je me suis rendu dans la boucherie du village d’à côté. D’abord étonné par ma demande, le boucher m’a félicité pour ma démarche et a toujours accepté de me servir dans mes contenants. J’ai étendu mon expérience au camion-boucherie de mon propre village et j’ai eu le droit au même accueil bienveillant.
J’ai pris grand soin de leur expliquer que j’étais bien contente de les avoir trouvés parce que les boucheries de la grande distribution refusaient de me servir dans mes propres boites et qu’ils avaient gagné une nouvelle cliente fidèle grâce à ce geste simple. Essaie tu verras, leur visage fière et satisfait vaut le détour. J’aime me dire que peut-être un jour, grâce à moi ils auront une petite affiche avec noté « Pensez à apporter vos propres contenants ! ». En tout cas, la petite graine est plantée. 😊
En y réfléchissant bien, c’est tout bénef pour eux : ils gagnent des clients et font des économies sur les emballages.
Maintenant ils ont l’habitude et je n’ai même plus à poser la question. Je tends juste ma boite avec un « Bonjour, deux tranches de jambons s’il vous plait! 😀 »

Je dois avouer que c’est cent fois plus agréable d’échanger avec la bouchère du coin qui est tout sourire, toute pétillante, qui aime son métier et se lève très tôt tous les matins pour te proposer les meilleurs produits possible, parce qu’elle l’aime son produit. Et bonus : elle se souvient de toi dès ta deuxième visite (Ok, être la madame-boîtes ça doit aider à marquer les esprits).
Et puis, c’est important de contribuer à faire vivre ces petits commerçants. ❤
L’idée principale de mon exemple c’est de te faire comprendre que c’est toi qui choisis la façon dont tu consommes. Loin de moi l’envie de te faire culpabiliser, bien au contraire ! Tu as tout à fait le droit de choisir de faire tes courses en grande surface parce que tu trouves que c’est plus pratique, moins cher, plus rapide (Même si là encore, je ne lâche rien et je t’expliquerai bientôt pourquoi c’est en réalité plus économique, bien plus agréable, et plus rapide de faire tes courses chez les petits commerçants). Tu as aussi le droit de créer un carré potager de 30m² et d’élever des chèvres et des poules pour une autonomie totale. Mais dans tous les cas, ce choix est le tien, pas celui de la grande distribution.
Voilà donc où je voulais en venir. J’en reviens au point de départ de mon article. La boucle est bouclée : L’industrie s’adapte au consommateur et non l’inverse ! C’est à nous d’éduquer nos commerçants et non l’inverse.
Je pense que c’est une chose qu’il est important de garder en tête pour se rappeler que le changement commence avec nous. Que nous, chacun d’entre nous, individuellement, nous sommes la clé d’un changement collectif.
Tu es la clé. Et je t’aime pour ça éco-friend. ❤
À bientôt. Marie