
En cette ère de constat collectif, nous commençons à prendre conscience de l’importance de réduire la quantité de déchets que nous produisons. Si vous ne savez pas encore pourquoi je vous l’explique rapidement : C’est bon pour la planète, pour votre santé et pour votre porte-monnaie. Pour vous donner une petite idée, en France, nous produisons en moyenne entre 400 et 500kg de déchets ménagers par an et par personne. Avec tout ça, je vous promets que ce n’est vraiment pas difficile de trouver quelques leviers pour influer facilement sur ce chiffre.
Malheureusement, en France, nous sommes désinformés sur le sujet et nous avons tendance à penser que le vrac et les matières naturelles c’est pour les bobos. Quand, au détour d’une conversation, je viens à parler de mon souhait de tendre vers une vie zéro déchet, je fais face le plus souvent à un discours qui veut que : « réduire ses déchets c’est chiant et c’est cher ». Je comprends tout à fait ce point de vu puisque je l’ai partagé pendant des années. Mais depuis, j’ai découvert que faire ses courses dans l’esprit zéro déchets c’est accessible à tout le monde et que même au contraire, c’est économique ! Il est temps, à mon tour, de vous le faire découvrir. Pour ce faire, voici mon classement des 10 alternatives « zero wast » les plus faciles à mettre en place :
Acheter en vrac

Aujourd’hui, on trouve de plus en plus de points de vente de produits en vrac. Il est vrai qu’ils sont plus nombreux dans les grandes villes mais ce n’est pas forcément un avantage à mon sens. Pour les avoir testé, les grandes chaines aux enseignes vertes qui prônent le bio (et que l’on retrouve en majorité dans nos métropoles) ne sont pas mes préférées. Je trouve que le problème de fond est bien trop souvent laissé de côté au profit d’un marketing bien trop présent. C’est cool de faire des plats cuisinés de tofu bio qui a le goût et la forme de poulet Tika Massala, mais ça reste du produits distribué par de gros industriel (parfois même, des marques déjà très connues se cachent derrière ces nouvelles enseignes), du transformé, du sur-emballé, et bien souvent, de l’importé. Et surtout, à plus de 4€ la portion c’est loin d’être à la portée de toutes les bourses. Je préfère de loin les petites épiceries indépendantes ou les coopératives qui travaillent en majorité avec des producteurs locaux et qui vendent plus de produits non transformés. Vous y trouverez des fruits et légumes de bonne qualité, des graines, des fruits à coques, des fruits sec, des farines, des céréales et même des huiles, des vinaigres, de la lessive ou encore du savons en vrac. Pensez à venir avec vos propres bouteilles en verre, filets, bocaux et autres sacs en coton, réutilisables à l’infini (laissez-en toujours dans la voiture pour ne pas être pris au dépourvu).
Utiliser des cotons lavables

Les cotons, c’est une vraie calamité. Nous consommons chacun(e) en moyenne, 6 disques de coton par jour soit (attention …) 2 190 par an ! Encore une petite chose toute simple à virer définitivement de nos poubelles. Pour ça, rien de plus simple : adoptez les cotons lavables. ils seront utilisables jusqu’à 1000 fois. Choisissez-les de préférence en matières naturelles (mais attention, le tissu en coton, même bio est à éviter car il faut entre 5 300 et 19 000L d’eau pour produire 1Kg de coton !), et dans des couleurs foncée (ça tache moins). On en trouve partout : en éco-boutique, sur internet, de plus en plus en grandes surfaces et même dans quelques pharmacies. Il y en a de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de toutes les formes et à tous les prix. Vous aurez l’embarras du choix et trouverez forcément des cotons qui vous plaisent. Et bien sûr, vous pouvez aussi les faire vous-même
Utiliser des protections hygiéniques lavables

Pour l’avoir moi-même adoptée, j’étais obligée de vous parler de la fameuse « cup ». Même si j’ai décidé de tester la coupe menstruelle d’abord pour l’aspect santé et pratique, le coté écolo n’est pas négligeable ! Et croyez-moi, je ne reviendrais pour rien au monde en arrière. Je me demande même comment j’ai pu m’en passer pendant toutes ces années. Vous pouvez la compléter par des protège-slips lavables qui préserveront vos sous-vêtements du moindre petit accident (à titre informatif, il existe également des tampons lavables mais je n’ai jamais essayé). Plus aucun souci à vous faire vous faire de ce côté-là. Ni pour les courses, ni pour les fuites.
Je vous en parle plus en détail dans mon article dédié à la cup.
Utiliser une gourde

Exit la bouteille d’eau en plastique ! Savez-vous qu’il faut 2.5L d’eau pour produire une bouteille d’1L d’eau minérale ? Vous ne trouvez pas ça totalement absurde vous ? Je vous rassure, il y a quelque mois, je ne le savais pas non plus. Mais depuis, j’ai totalement arrêté d’en acheter. Et comme l’eau du robinet ça ne plaisait pas trop à Monsieur, nous avons investi dans des gourdes filtrantes pour le boulot et une carafe (filtrante également) pour la maison. Reste le « problème » du filtre qui lui, est jetable, mais à raison de 14 par an pour toute notre conso, c’est toujours mieux que les 1400 bouteilles en plastique que nous aurions acheté n’est-ce pas ?
Acheter d’occasion

Lorsque l’on achète d’occasion (ou que l’on récupère un don), on court-circuite deux fois la chaine du déchet : On évite la poubelle au produit que l’on achète et on évite les déchets d’emballage (souvent démesuré, avouons-le) d’un produit que l’on aurait acheté neuf.
Si en plus, comme moi, vous aimez chiner en brocante, le charme de l’ancien et la fierté que procure le fait de rénover des objets, c’est tout en 1!
Pensez également à vendre ce que vous n’utilisez plus. Vous évitez également que votre bien devienne un déchet, et vous permettez à quelqu’un de trouver son bonheur.
Faire réparer les appareils électriques

Plus personne n’a ce réflexe aujourd’hui. « Faire réparer, mais pourquoi donc ? C’est absurde, c’est le constructeur qui l’a dit, ça coûtera moins cher d’en acheter un neuf ». Oui, et vous voulez un secret ? Le but de ce constructeur c’est de vendre pour produire encore, pour vendre encore, et encore, et encore. Si on vous laissait comprendre que vos appareils étaient réparables pour une bouchée de pain, parfois même gratuitement, je suis sûre vous iriez les faire réparer ! Vous imaginez le scandale économique vous ? Déjà que vous achetez d’occasion, vous exagérez tout de même ! La vérité c’est que, la clé quand on veut déjouer les pièges des grands industriels, c’est de savoir sortir des sentiers battus qu’ils se tuent à tracer pour nous. La même enseigne vous vends l’appareil, le transport, les produits d’entretien, les consommables, la garantie, le SAV, le recyclage. Tout est fait pour que du début jusqu’à la fin de la vie de votre appareil, votre interlocuteur soit le même. Et c’est grâce à cette exclusivité que tous les écarts sont permis (l’obsolescence programmée en est une preuve). En clair, sachez vous entourer d’experts. Pour une fuite d’eau dans votre salle de bain, ça ne vous viendrait pas à l’idée d’appeler votre enseigne de bricolage n’est-ce pas ? Le premier réflexe (après le beau-père), c’est le plombier ! Et bien ici, c’est pareil : pour réparer vos objets électriques, il y a aussi un gars (ou une nana), pas loin, dont c’est la spécialité. Y’a plus qu’à !
Le compost

C’est une solution un peu plus complexe à mettre en place, je vous l’accorde, mais depuis que je m’y suis mise, j’utilise à peine un sac poubelle par mois. Parce que lorsque l’on garde seulement les déchets qui ne sont ni recyclables, ni composables, il ne reste vraiment pas grand-chose ! Surtout si on prend soin d’acheter des produits dont l’emballage est limité. Il existe plusieurs sortes de composteurs : Pour le jardin, avec ou sans lombrics, pour le balcon, collectif et des composteurs d’intérieurs commencent même à voir le jour (certain sont même très esthétiques et très bien conçus). Je reviendrais sur le sujet dans un moment parce que pour l’instant mes essais ne sont pas franchement concluants, et c’est un peu de ma faute… Mais j’y arriverais !
Refuser le plastique au restaurant

Refuser les pailles, ne pas se servir des petits sachets individuels de sauce posés sur les tables, refuser les gobelets et les touillettes en plastique, refuser les 3 tonnes de serviettes au fast-food, le papier autour de la baguette de pain (nan mais c’est vrai ça, à quoi il sert ce papier puisque la boulangère attrape la baguette avec ses mains de toute façon..) ce sont autant gestes qui, en plus de réduire votre impact écologique aidera à la prise de conscience du plus grand nombre. Appliquer ses principes, même en public, surtout en public, c’est les revendiquer. Et c’est comme ça qu’avance le Monde. Si nous sommes de plus en plus nombreux à agir en ce sens, les restaurateurs (et les clients autour), n’auront pas d’autre choix que de se poser les bonnes questions. Et surtout, si nous sommes de plus en plus à refuser les gobelets, on finira par arrêter de nous en proposer. C’est aussi simple que ça, c’est le principe de « l’offre et la demande ». De toute façon, vous n’aurez bientôt plus à vous en faire pour ça, nous n’aurons plus le choix. Au 1er Janvier 2020, «pailles, mélangeurs à boisson, couverts, piques à steak, couvercles à verre jetables, plateaux repas, pots à glace, saladier et boîtes en plastique » seront interdis. Plus qu’un an à tenir ! Sachez toutefois qu’il existe des alternatives pour tout ça, et c’est l’objet du point suivant.
Utiliser vos propres boîtes « to go »

Ha, les plats à emporter, ou « comment manger des trucs super bons, des saveurs du monde entier, sans avoir à cuisiner ! ».
Sushi, indien, poulet frit, je suis la première à céder à la facilité les jours de fatigue ou de contrariété. Mais ici aussi nous pouvons ajouter notre pierre à l’édifice. Je vous avoue que je n’ai pas encore passé le cap sur ce point-là. La cause étant que ça demande un peu plus d’organisation, mais j’y travaille. Il suffit finalement, d’avoir toujours sur soi une ou deux boites hermétiques vides. Ainsi, que vous décidiez de vous arrêter au dernier moment dans ce fabuleux restaurant coréen pour commander à emporter, ou que vous souhaitiez emporter vos restes façon doggy bag à la fin de votre repas, vous serez en mesure de demander à être servi dans vos propres boites. Ça marche aussi pour le boucher ou le fromager si vos commerçants sont compréhensifs. Au restaurant, vous pouvez pousser l’idée à l’infini : avoir vos propres couverts, votre serviette en tissu, votre gourde (of course ! 😉), etc.
Utiliser son propre mug au travail

Dans le même esprit que la boite hermétique, vous pouvez très facilement laisser une tasse au bureau si vous êtes amateur de thé ou de café. Vous n’aurez plus à utiliser les gobelets en plastiques mis à votre disposition. J’ai personnellement opté pour un mug hermétique et isotherme, je peux l’emporter avec moi en voiture, je peux demander à être servi dedans quand je suis au resto ou quand je commande un café à emporter. Pensez à ne pas le choisir trop haut, les machines à café professionnelles sont souvent limitées en hauteur. 😊
Et maintenant, parlons €uros !

Nous avons vu qu’il est important pour la planète de réduire ses déchets, maintenant je vais vous prouver que c’est aussi bon pour votre compte en banque en calculant pour vous l’économie générée sur un an en appliquant ces petites astuces au quotidien.
Les cotons : Les disques de cotons jetables coûtent entre 0.02€ et 0.04€ pièces. Vous trouvez des cotons lavables à 9.95€ par lot de 10 (prix des miens. Et ce ne sont pas les moins chers), utilisables environ 1 000x chacun, ce qui nous donne l’équivalent de 10 000 cotons à 0,000995€ pièce, soit 2.18€ par an contre 43.80€ par an pour les jetables de milieu de gamme : 41.62€ d’économie par an.
La cup : Une femme utilise en moyenne un 30aine de tampons par cycle. À 0.14€ le tampon de gamme moyenne, cela fait déjà 50.40€ par an pour celles qui ont de la chance et qui n’ont que 12 cycles par an. Si on souhaite y ajouter des protèges slip, disons 20 par cycle (pour celles qui ont vraiment de la chance !) à environ 0.10€ pièce, on ajoute 2€ à la note.
La coupe menstruelle quant à elle, coute en moyenne 20€ et il est préconisé de la changer tous les 5ans. Ce qui revient à 4€ par an. Si on souhaite ajouter des protèges slips lavables à 29.90€ les 6 (loin également d’être les moins chers), qui ont une durée de vie de 5ans soit 5.98€ par an, nous arrivons à un total de protection hygiénique égale à 9.98€ par an contre 52.40€ pour les jetables : 42.42€ d’économie par an. Et l’avantage avec la cup et le lavable, c’est que le prix ne varie pas, que vous ayez un flux important, ou non !
La gourde (mon préféré) : Dans l’hypothèse d’une consommation de 2L d’eau par jour, pour une personne, soit 730L par an (soit 0.73m3). Si vous achetez une gourde simple, vous pouvez vous en tirer pour 5€ à amortir sur plusieurs années, mais admettons que vous décidiez d’en changer tous les ans : 5€ par an donc pour votre gourde.
Si comme nous vous optez pour une gourde filtrante et donc une carafe filtrante à la maison, c’est environ 38€ à investir. Il faut ensuite compter les filtres (qui sont les mêmes pour la gourde et pour la carafe), qui ont une durée de vie de 150L (5 filtres pour un an) chacun et qui coûtent 4.34€ pièce, soit 21.70€ par an. Un m3 d’eau potable coûte en moyenne 4.15€ en France. En imaginant que vous remplissiez votre gourde uniquement chez vous (en réalité je ne la rempli quasiment qu’au travail. Seule la carafe est remplie à la maison soir et week-end), vous dépensez 3.30€ d’eau pour vous hydrater. Il faut donc compter 53€ pour la première année et 25€/an ensuite. Je vais maintenant vous dire combien vous dépensez en eau en bouteille, et je vous préviens, vous n’êtes pas préparé à ça… à 0.12€/L, vous dépensez 87.60€ d’eau… cela fait tout de même 35€ de déférence la première année et plus de 62€ d’économie par an ensuite ! Quand j’ai compris qu’à deux, on avait économisé plus de 150€ par an (nous sommes plus proche des 3L d’eau chacun par jour), je peux vous dire que j’ai été fière de ma décision de ne plus vouloir de bouteille en plastique dans mes déchets!
En somme, tous ces points cumulés, nous avons calculé une économie de 146€ par an. Pour le reste, vous vous imaginez bien que faire réparer et acheter d’occasion vous coûtera moins cher que de jeter et d’acheter du neuf. Sans compter l’argent que vous vous serez fait en vendant également les choses que vous n’utilisez plus (je me suis déjà fait 90€ comme ça depuis le début de l’année). L’économie liée au vrac est difficilement quantifiable parce qu’elle dépend de beaucoup de choses (de la marque que vous achetiez en sachet, de l’enseigne dans laquelle vous achetez le vrac, du type de produit, bio ou non, etc) et je n’ai pas assez de recul là-dessus pour vous partager ma propre expérience, mais j’y reviendrai.
Finalement, sauver la planète ce n’est pas si difficile que ça et ça fait faire des économies, sans aucun effort ! Vous avez encore besoin d’autres arguments ?!
N’hésitez pas à partager vous aussi vos astuces en commentaire, ça m’intéresse et je sûre que je ne suis pas la seule
À bientôt. Marie